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"Lorsque j'ai regardé le petit homme (sur la photo des 1ère M' 1960-61, re-merci André) j'ai eu conscience d'une sensation insolite à laquelle il a fallu donner une réalité, pour maintenir sa durée le plus longtemps possible et la mémoriser plus sûrement; je n'ai rien vu qu'un espace indicible sur lequel nous étions deux bornes, lui et moi, plantés à ses deux extrémités. Eut-il un silence, le début d'un rêve?
Je ne saurais (ou ne voudrais) parler ni du rêve ni du silence -évaporés bien vite- je vais me frotter maintenant au temps passé dont on ne dit souvent que des choses communes mais pour nous originales venant d'une commune origine: le temps du lycée de Laon qui mérite quelques tendresses, je veux lui susurrer une, illico: <<[...] le berceau et le tremplin de l'enfant>>.
Après notre beau Lycée, j'ai fait à Paris des études cinématographiques (IDHEC), je me suis permis avant cela une promenade, d'une année, à Lille (Fac. de Lettres: pardon, s'il n'est pas trop tard, pour ce crime de L.M.) où je pouvais encore respirer l'atmosphère laonnoise (nouvelle, on oubliait les contraintes). J'ai beaucoup caressé le cinéma; heureusement les caresses rêvées étaient plus belles et plus instructives, mais furent-elles suffisantes à amadouer un de mes premiers et grands désirs?
 Je me suis marié avec une belle Laonnoise et nous sommes partis, portés par l'élan amoureux trois ans en Algérie pour de précaires carrières. Retour au bercail toujours aussi amoureux (on échappe pas à l'amour disent les grands maîtres; nous n'avons qu'à voir du côté de Grenoble) et nous avons eu deux garçons. J'ai gagné ma vie avec ma petite entreprise de photographie jusqu'à la retraite (toujours et encore à Paris, Laon et Soissons ont le bon goût de n'en être pas éloignées). Après mon deuxième mariage nous avons donné des sœurs aux garçons suivant la bonne devise ''Pas de lésine pour ne pas léser''; oui elles sont au nombre de quatre -les deux dernières sont jumelles. Je pourrais m'arrêter là sur le mot jumelles, que depuis j'aime beaucoup. Mais je reviens à mon petit homme! je ne puis le mettre ni l'ôter du centre de cette histoire, et en le regardant je ne réussis pas à savoir à quelle vie il pensait; tout même,
 'est-ce que j'ai vécu la vie à laquelle a pu me destiner le petit homme 1ère M'?''
  
C est bon de voir que notre Joseph n' a rien perdu ni de son lyrisme, ni de sa fraîcheur, ni de sa joie de vivre !!!!