La Réunion, novembre 2005.
Dès le gros 747 posé, après neuf ou dix heures de vol, un petit groupe de passagers est rapidement dirigé vers un autocar qui démarre aussitôt. Après avoir quitté l'aéroport de Gillot, le bus traverse Saint Denis, emprunte la route du littoral, impressionnante, coincée entre une gigantesque falaise volcanique et la mer. Les vestiges de plusieurs tronçons de chaussée et de tunnels maintenant désaffectés témoignent de sa fragilité lors des assauts des cyclones.
Le Port.
Après avoir atteint Le Port (la ville), le véhicule franchit les grilles du port - le Port des Galets - et s'engage sur les quais.
Peu de navires : un petit pétrolier, un cargo, l'Austral, chalutier de la "SAPMER" qui appareillera bientôt pour sa campagne d'été, et enfin, le Marion Dufresne, navire des Terres Australes. Encore un ou deux conteneurs sur le quai, prêts à être embarqués en cette fin d'après-midi, et le bateau sera fin prêt pour son périple vers le grand Sud.
Le car stoppe au pied de la coupée du Marion et les passagers débarquent.
Ils sont vingt et un, vingt et un collégiens, collège de la Vanoise, Modane, Savoie.
Et il y a là aussi Christine Kunst, leur professeur, et aussi Michel Culet, le grand-père d' Amandine.
Un peu assommés par la fatigue d'un long voyage, la chaleur humide des tropiques, un peu éberlués, un peu groggy : certains d'entre eux n'avaient jamais quitté la vallée !
Car c'est à cela que le petit projet de classe a abouti : emmener la classe au bout du monde, et aller encore plus loin, dans des contrées plus qu'inhospitalières, sur les traces de Valérien Culet !
Et la route a été bien longue depuis le premier examen du fameux carnet ; les embûches ont été multiples... jusqu'à ce que l'administration des TAAF soit séduite et programme l'embarquement de nos jeunes sur son navire : autorisations, parents, académie, assurances, finances, subventions, aléas ….
Ils partent pour le circuit habituel de ravitaillement des bases, tout comme le font les scientifiques océanographes profitant des valorisations de transit.
Un périple où le moindre écart représente un danger, à la mer, à terre, lors des transbordements en vedettes, en hélico …
Comme il y a 20 ans, sur le premier Marion.
Mais si les scientifiques ne peuvent que rarement profiter de petites escapades touristiques, nos jeunes montagnards ont été choyés et on leur a organisé – temps permettant – toutes les visites raisonnablement envisageables !
Point fort : Baie de L'Observatoire, avec la pose d'une plaque commémorative de l'hivernage de Valérien et de Pierre. Le groupe franchit la coupée, un matelot les conduit à la salle de réunion.
Accueil du commandant.
Consignes de sécurité.
Les cabines.
Déjà le repas du soir.
Appareillage.
La grande aventure commence !
.... Et la suite avec quelques images.